mardi 12 novembre 2013

L'euphorie du lapin

Dimanche, pour la première fois, j'ai endossé le rôle de meneuse d'allure, ou de lapine pour reprendre le jargon officiel des courses, dans un demi-marathon. Je devais faire 2 h 15 au Demi-marathon des Microbrasseries de la Vallée du Richelieu.

Ça me stressait un peu! Je n'avais aucune expérience de la vitesse à laquelle je devrais courir, qui est plus lente que mes entraînements habituels. Je me suis donc entraînée pour m'habituer à cette vitesse de 6:24 minutes du kilomètre. Je voulais tellement bien faire et ne pas décevoir le groupe de coureurs qui me feraient confiance et qui me suivraient pour réussir leur objectif... J'ai couru deux fois le demi-marathon en entraînement avec l'objectif de 2 h 15 en tête. Première fois, 2 h 14 51 s. Deuxième fois, 2 h 15 très juste.

Ça m'a mise en confiance mais, la veille de la course et le matin même, j'avais quand même les gros papillons...

Papillons qui se sont envolés dès mon arrivée sur le site! Sitôt ma casquette à oreilles enfilée (pour le look, par contre, disons qu'on repassera), les gens se sont approchés de moi. Ils étaient confiants ou stressés, avaient des questions, des conseils à me demander... C'était très intéressant de parler avec tout le monde et de partager quelques trucs ou mots d'encouragement! J'ai vraiment vu combien les gens faisaient confiance aux lapins et étaient heureux de nous voir!

Et on est partis! Tout au long de la course, j'ai placoté. J'ai répondu à une foule de questions. Sur mon expérience de course, mes meilleurs temps, sur les techniques, l'équipement... J'ai découvert des gens bien intéressants qui avaient tous des raisons différentes de courir. J'ai lancé des tonnes de mots d'encouragement et tenu mon groupe au courant du déroulement de notre course. J'ai aussi expliqué mon petit secret de motivation... Cette petite phrase magique que je garde au fond de moi et que je me répète lorsque je suis fatiguée : "Il y a des gens qui ne sont même pas capable d'envisager l'idée de courir. On a une chance immense d'être sur nos deux jambes, aujourd'hui, pour 21 km. Profitons-en."

Pour ma course comme lapine, j'avais prévu de courir un peu plus vite que 6:24 du kilomètre de façon à accumuler une trentaine de secondes d'avance, à mi-parcours, pour pallier à d'éventuels imprévus.

Lorsque j'ai ralenti pour perdre cette petite avance, j'ai averti mes "lapereaux" et plusieurs coureurs de mon groupe m'ont dépassée. D'autres sont restés à mes côtés. Plus la course avançait, plus nous croisions des coureurs arrêtés ou qui marchaient... Le rôle du lapin, vers les derniers kilomètres, est vraiment très valorisant.

"Lâche pas, suis-moi, on rentre ça en 2 h 15!"

"Je le sais, qu'en ce moment, t'as pas de fun. Mais sitôt le fil d'arrivée franchi, je te jure, tu vas vouloir t'inscrire à ta prochaine course tellement tu vas être fier!"

"Oui, t'es capable! Tu t'es entraînée pour courir ce 19e km et les 2 autres qui vont suivre! Lâche pas et suis-moi!"

"Pense à tes bras, utilise-les pour te propulser vers l'avant quand il ne te restera presque plus de jus sur les derniers mètres."

"Regarde loin devant!"

"Plus que 200 m!!! GOOOO!!!"

Je suis rentrée en 2 h 14 mins 51.3 secondes, avec le sourire. Je n'étais même pas essoufflée, c'était une course absolument magnifique qui m'a donné un boost d'énergie rarement égalé.

Le plus beau, c'est tout le monde qui est venu me dire merci, à la fin. Comme si je leur avais donné quelque chose de précieux. Des gens qui, parfois, n'avaient même pas couru près de moi! Un peu derrière, un peu devant, mais qui m'ont dit s'être fiés à mon allure pour réussir leur objectif et qui m'attribuaient un petit peu de leur réussite. Wow... C'était presque émouvant!

D'autres m'ont dit que mes mots d'encouragement les avaient touchés et que, objectif réussi ou pas, ils étaient contents d'avoir couru avec moi pendant un moment.

Je vous jure... C'est très égoïste mais, être un lapin, qu'est-ce que c'est valorisant...

Première chose que j'ai faite après la course? Confirmer que je serai lapine de 2 h 15 au Demi-marathon des Glaces en février prochain! C'est un rendez-vous? :)

Bon entraînement, les athlètes!

P.S.: Plusieurs m'ont demandé si la petite pancarte, qui indiquait mon objectif de temps et que j'ai tenue pendant 21,1 km, m'a énervée. Curieusement, la réponse est non, même que je dirais que je l'ai appréciée...! Je n'ai jamais été si peu essoufflée pendant une course, même en parlant tout le long, ma respiration ne s'est pas accélérée ou presque... Je pense que j'ai habituellement une bonne posture de course mais serait-ce possible que la pancarte m'ait forcée à adopter une position encore plus élancée qu'à l'habitude? À suivre... Si vous croisez une fille avec une pancarte "Pink machine" sur la rue dans les prochains jours, ce sera peut-être moi! ;)


2 commentaires:

  1. Je n'ai pas eu al chance de courir ni de près ,ni de loin de toi mais bravo et effectivement ,il n'y a rien qui égale le sentiment de fierté après avoir donner un peu de soi!
    Marc - un coureur amateur au 10km des micro-brasserie

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  2. Je te suivais et oui j'ai trouvé ça super les lapins, lapines!!! C'est motivant, entraînant et tu me donnes le goût de te suivre d'encore plus prêt cet hiver... j'y pense à m'inscrire au 21km de février...à bientôt peut-être!! et Merci de ton implication!
    Marie-Hélène

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