mardi 29 mai 2012

J'ai peur

Ça m'a pris après mes deux mauvaises courses de la semaine dernière... La vraie peur.

Il faut dire que j'ai un bon potentiel de base de panique. J'ai peur et je m'inquiète pas mal tout le temps, pour pas mal tout. Peur de mal paraître, peur qu'il arrive malheur à mes proches, peur d'avoir mal, peur de faire une gaffe au travail, peur de faire des erreurs en général, peur qu'on ne m'aime pas, peur de finir mes jours toute seule... Et peur de ne pas réussir le marathon.

Je ne sais pas si vous me prenez pour une cinglée, tout à coup. Mais la peur fait partie de notre vie à tous, non?

La clé, je ne pense pas que c'est de ne pas avoir peur. Au contraire, avoir peur, dans une certaine mesure, je trouve que c'est être lucide face aux risques, aux dangers ou aux incertitudes. Avoir peur, c'est voir bien en face la réalité que rien ne va nous tomber tout cuit dans le bec et qu'il faut sans cesse se dépasser. La clé, donc, je pense que c'est d'accepter qu'on puisse parfois avoir peur et d'utiliser cette peur comme un moteur de motivation, sans jamais la laisser devenir un frein.

Ouais... C'est bien beau, ça. Maintenant, j'applique ça comment, pour le marathon?

J'en suis là, dans ma petite tête, cette semaine. J'essaie de trouver des façons de contourner ma peur. Courir 42,2 km, dans 4 mois, ça me fait peur.

Courir mon deuxième demi-marathon, le 10 juin, ça me fait peur. (Ah oui, je ne vous l'ai pas dit, j'ai décidé de courir le Demi-marathon des Pompiers de Shawinigan!)

Je n'ai aucune idée de comment j'ai pu réussir à courir un demi-marathon, en septembre dernier. Ça me semble tellement loin et improbable!

Si je n'avais pas eu peur quand je me suis donné l'objectif de courir mon premier marathon, je n'aurais pas commencé un plan d'entraînement rigoureux. Ça a ça de bon, ça me donne de la discipline! Et comme tout se passe très bien jusqu'à maintenant avec ce plan, hormis deux sorties moins agréables il y a quelque temps, je me dis que ça doit être un bon signe... Que j'ai un certain potentiel de réussite... J'ai des frissons quand je me dis que je vais peut-être y arriver! J'ai des sueurs froides quand je m'imagine abandonner au 30e km parce que mes jambes ne suivent plus...

Ces temps-ci, ça n'en prend pas beaucoup pour que le petit hamster, dans ma tête, s'emballe et enclenche le mode panique!

On touche du bois pour la suite des choses!

Je vous laisse avec un clip de circonstance!

A+ les athlètes!

P.S.: Pour terminer mon billet d'aujourd'hui, j'aimerais quand même vous dire que je suis assez contente parce que mes récentes courses se sont très bien passées! J'ai même battu mon record personnel sur 5 km dans le sentier!!! (Il est dur, le sentier!)

lundi 21 mai 2012

Fatiguée

Je ne sais pas si c'est parce que j'approche de la moitié de mon plan d'entraînement et que mon corps commence à trouver ça éprouvant, si c'est à cause de la fatigue et du stress que j'ai vécus récemment à cause du travail, ou bien simplement parce que j'ai perdu l'habitude de courir à la chaleur... Toujours est-il que mes deux dernières sorties ont été des flops.

Le samedi, c'est toujours ma pire course de la semaine. C'est paradoxal parce que c'est la plus courte mais le fait d'avoir ma semaine dans le corps, de m'être couchée tard la veille à cause de la radio, me donnent bien du mal.

Le dimanche, habituellement, ça va mieux, mais pas cette semaine. C'était la première fois que je courais et que j'ai eu peur pour ma santé. Trop fatiguée, les jambes lourdes, il faisait très chaud et je n'avais vraiment pas assez d'eau. À mi-parcours, j'avais déjà tout bu et je rêvais de boire absolument n'importe quoi qui aurait été glacé. J'avais la bouche tellement sèche et les lèvres qui me donnaient l'impression d'être en train de fondre. Et je me demandais vraiment comment j'allais faire pour rentrer... J'étais quand même à 6 km de chez moi!

Heureusement, j'ai trouvé un endroit pour remplir ma gourde et ça m'a permis de rentrer sans me dessécher, même si j'ai dû faire plusieurs pauses pour marcher parce que mes jambes refusaient, tout simplement, d'en donner plus.

C'est un peu humiliant, je vous avoue... Et choquant aussi. J'en voulais à mon corps de ne plus être capable d'avancer!

Des fois ça m'arrive, de me dire que je n'y arriverai pas mais je me pousse et, à l'arrivée, je suis fière de moi.

Dimanche, j'essayais de faire la même chose mais j'ai compris qu'il y a une grosse différence entre la démotivation passagère et les signaux que le corps envoie quand il en a assez. Connaître mes limites, je crois que c'est une étape que j'aurai à franchir dans les prochaines semaines.

Dimanche, je devais courir 70 minutes.

Ma sortie en à totalisé 68 et là-dessus, j'en ai marché au moins 5. Un flop.

Je suis déçue, j'essaie de me dire qu'il n'y a pas de mal à réduire un entraînement de quelques minutes quand on n'a plus d'énergie.

Plus facile à dire qu'à faire...

Bon courage les athlètes!

mercredi 16 mai 2012

L'autre marathon / Les imbéciles

Je m'entraîne pour courir le marathon. 42,2 km.

L'autre marathon, c'est celui qu'on court chaque jour, celui de la vie. Dans mon marathon de vie, la cadence a été pas mal élevée, cette semaine!

Pour les fins de l'exercice, je vais devoir vous mettre en contexte brièvement. Je m'occupe des communications pour le Festival de Lanaudière, le plus grand festival de musique classique au Canada. Cette semaine, nous avons dévoilé notre programmation 2012. Pour moi, c'est un gros temps de l'année! Qui dit dévoilement de saison dit que tout, côté publicité et promotion, doit être prêt : brochure de saison, publicités, communiqués de presse, site Internet, etc etc!

Ça fait beaucoup de travail concentré pour une seule personne en quelques semaines! Malgré tout, je n'ai pas dérogé à mon plan d'entraînement et j'ai suivi religieusement toutes les séances de course prévues à l'horaire. Mardi, j'ai culpabilisé un petit peu, par contre... Je me demandais si c'était sage d'aller courir... J'avais tellement de travail, pas eu le temps de prendre ma collation d'avant-midi (nécessaire quand vous courez 40 km par semaine et que vous courez sur l'heure du dîner), même pas eu le temps de boire une gorgée d'eau quand j'avais soif...

J'aurais pu continuer à travailler, manger sur le coin de mon bureau. Au lieu de ça, j'ai décidé d'arrêter, de prendre une pause d'une heure et d'aller courir.

Je me rends compte que j'ai besoin de ça. D'arrêter, de mettre mon cerveau à off, de partir m'aérer le cerveau et de courir. Ça me fait un bien immense, tant au plan physique qu'au plan mental. Je me sens plus équilibrée et plus en forme, c'est valorisant. Et j'ai quand même réussi à faire toutes mes tâches et la conférence de presse d'aujourd'hui s'est super bien déroulée!:) Vous surveillerez vos journaux et télés et vous irez faire un petit tour sur notre site Internet, vous allez voir qu'on vous promet un bel été!:)

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Je me félicitais d'avoir choisi de courir malgré tout le stress que j'avais, mardi, et ça courait super bien. Il faisait soleil et chaud, ça sentait l'été, j'étais contente!

(Attention : la 2e partie de mon post d'aujourd'hui, qui s'appelle "Les imbéciles", vous fera découvrir la facette "je-suis-fâchée" de Sarah!)

Le 1er imbécile m'a dépassée, dans son camion, quand ça faisait environ une dizaine de minutes que je courais. Je ne vous répéterai ce qu'il m'a crié, je dirai seulement qu'il donnait une appréciation assez imagée de l'apparente fermeté de mes muscles postérieurs.

Pas cool. Premièrement, je ne l'avais pas entendu arriver avec mes écouteurs alors j'ai fait le saut. Deuxièmement, passé le choc initial et voyant qu'il ne partait pas, j'ai commencé à avoir peur. J'ai couru plus vite, le souffle plus court et ça a déstabilisé ma cadence.

Le 2e incident s'est produit à peine quelques minutes plus tard. Une mobylette et une voiture roulent dans l'accotement et la piste cyclable, où je cours, face à moi. Ils me dépassent... vraiment... très... très... très... lentement...

Heureusement, à ce moment, je quittais la partie inhabitée de la route pour arriver dans un endroit où il y a des maisons et un lieu public. J'ai accéléré et me suis dépêchée à retrouver la civilisation en me disant que, si ça n'allait pas, j'emprunterais un téléphone pour appeler un collègue du bureau au secours.

Mais ils sont partis, alors j'ai continué! Je me suis efforcée de régulariser mon souffle et j'ai réussi à reprendre le rythme...

Puis, au retour, à environ 500 mètres du bureau, un camion est arrivé face à moi sur la route. Il roulait vite. Il est arrivé près de moi, a accéléré et hop! fait une embardée dans la piste cyclable, me forçant à me jeter sur le côté! Il a ensuite repris sa trajectoire et est reparti, se trouvant sûrement très drôle!

!!! Non mais!!!

Pas moyen de courir tranquille?!? 3 incidents en 55 minutes!

Si jamais les personnes à propos de qui j'écris aujourd'hui se reconnaissent... Vous n'êtes pas drôles.

Vraiment, je ne comprends pas l'idée.

Quand on s'entraîne, on est dans sa bulle. On n'a pas envie d'arrêter pour piquer une jasette avec le gars qui siffle, on n'a pas envie de se sentir scrutée par tous les bizarres qu'on croise en voiture et on n'a surtout pas envie de devoir faire des sauts brusques de côté parce qu'un idiot trouve amusant de nous faire une frousse.

Moi, quand je cours, j'aime :
- Croiser un autre coureur ou quelqu'un à vélo et se faire un petit signe d'encouragement
- Croiser des enfants qui me crient "Allez, allez!!" et qui font parfois 2 ou 3 pas de course avec moi
- Croiser des gens sympathiques à vélo qui m'encouragent en me disant que je cours à 11 km/h parce qu'ils croient que je ne connais pas ma vitesse (j'ai une montre GPS mais je souris et je dis un grand merci!)
- Croiser des inconnus, quand je sors de chez moi, qui me disent : "Belle journée pour courir! Bon entraînement!"
- Croiser des gens sur la route et les entendre dire : "Wow, elle est courageuse de courir par ce temps!"
- Croiser des regards admiratifs parce que c'est trop vrai que, dans mes shorts roses style années 80, je suis vraiment solide!;)

Disons qu'on va oublier la sortie de mardi et souhaiter que les imbéciles ne seront pas trop nombreux sur mon parcours cet été!

A+ les athlètes!

jeudi 10 mai 2012

Semaine 9 : on commence les intervalles

On commence à parler de choses sérieuses, cette semaine : c'est le début des séances par intervalles!

Pas facile, les intervalles et, en plus, je ne savais pas trop comment j'allais gérer ça... En théorie, selon mon temps visé, je devrais courir presque tout le temps à une vitesse R1 qui, pour moi, correspond à 6:35 min / km. Les intervalles devraient se faire à des vitesses R2 de 6:00 au km et R3 de 5:20 au km.

Sauf que je ne cours jamais à 6:35 du kilomètre, c'est devenu beaucoup trop lent! Je suis capable de maintenir facilement une moyenne variant entre 5:30 et 5:40. La question est de savoir si je peux faire des intervalles plus rapides que ça à, disons, 5:20 et 5:00!

Après une première course par intervalles aujourd'hui, ça semble concluant!:) J'ai fait deux intervalles de 8 minutes, tout à l'heure, à l'intérieur de ma sortie totalisant 55 minutes et tout s'est bien passé! J'ai couru à une moyenne de 5:15 pendant les deux intervalles, avec des pointes à moins de 5:00!:)

Je n'ai pas cherché mon souffle outre mesure, je n'ai pas eu de point et mes jambes ont suivi la cadence sans problème!

J'espère que je vais arriver à maintenir ça pour la suite! Je vous tiens au courant, cette semaine étant le début de la "vraie affaire", du véritable entraînement, celui dans lequel je vais vraiment être appelée à me dépasser...

J'ai commencé une lecture sur la course, cette semaine, "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" de Haruki Murakami (je vous le recommande fortement, c'est excellent). Il lance dès le début une phrase qui m'a beaucoup fait réfléchir : Pain is inevitable, suffering is optional.

C'est tellement vrai. Personne n'a dit que ce serait facile, l'entraînement et, ultimement, le marathon lui-même. La question est de savoir comment je perçois l'effort et la difficulté pour rester dans un état mental qui exclut la souffrance.

Je garde ça en tête pour la suite!

A+ les athlètes!

mardi 8 mai 2012

Les Quatre Éléments

Je me demandais à propos de quoi j'allais écrire aujourd'hui et l'idée s'est imposée d'elle-même. Je vais écrire sur mes amis coureurs. La Secte. Ou, selon notre nouveau surnom trouvé il y a à peine quelques heures, les Quatre Éléments.

Solange, Alex, Denis et Sarah. Respectivement la Terre, l'Eau, le Feu et l'Air. On a trouvé ça hier midi.

Pour commencer ma description, je vais rendre à César ce qui appartient à César et je vais vous parler du Feu, alias Denis. Denis, c'est l'explosif, le bouillant, l'éclatant. C'est grâce à lui que les trois autres courent parce qu'il a une grande qualité : il est convaincant. Convaincant et tenace. Je n'avais pas tant que ça le goût de commencer à courir... J'en parlais, comme ça, vaguement... Mais au moment où j'en ai parlé devant Denis, j'étais cuite.

Il m'a talonnée jusqu'à ce que j'essaie. Il m'a demandé un million de fois :
"Pis??? Viens-tu courir à midi???"
-"Ah je suis pas sûre..."
-"Come ooooon!!! On va y aller pas vite!!!"

C'est lui qui m'a expliqué comment commencer sans me blesser, sans me brûler, tout en aimant ça. Lui qui m'a expliqué mon premier plan d'entraînement, avec des pauses d'une minute intercalées dans des courses à durées limitées. (Voir un post précédent.) Il m'a appris des trucs, des techniques, donné des conseils et surtout, c'est en regardant son niveau d'énergie assez intense que j'ai eu un bon modèle pour avoir envie de courir un marathon, moi aussi!

Ensuite, la Terre, c'est Solange. La solide, la franche et la déterminée. Solange, c'est un guide pour moi. C'est celle qui me remonte quand ça ne file pas trop mais c'est aussi celle qui ne se gêne pas pour me dire mes quatre vérités. Pour la course, c'est pareil : il y a des jours où elle me dit : "Hey bébé! Tu cours trop vite, tu vas te blesser!" "Oublie pas Sarah que c'est important, aussi, de se reposer, des fois!!"

Vous voyez le genre? Le genre qui vous ramène aux questions de base. Pourquoi je cours? Pour être en forme, pas pour retrancher des secondes à mes temps. C'est bien quand ça arrive mais ce n'est pas nécessairement le but. Je suis le genre à perdre ça de vue, moi...

On arrive à l'Eau, alias Alex. (Il est l'eau parce qu'il joue du piano à queue... Aqueux... La poignez-vous?!? C'est ici que, dans votre tête, retentit la batterie : toudoum chi!)

Alex le zen, le tranquille et le réfléchi. Le genre qui s'entraîne sans faire de vagues et qui se déchaîne à la Classique pour un temps ultra-rapide. Celui qui est toujours au courant (eau... courant... non mais ça arrête pu!!) des tendances et qui peut vous expliquer quoi manger, quoi boire, quand le faire, comment courir, comment améliorer votre foulée, etc etc parce qu'il est toujours hyper bien informé, à un niveau que c'est un peu dur à croire... Et le pire, c'est qu'il se rappelle de tout ce qu'il apprend!

Puis il y a moi... L'Air. Je n'irai pas jusqu'à me décrire. Je suis tellement moins intéressante que mes trois amis!

Les quatre ensemble... Oh là là! C'est pas toujours top côté crédibilité mais c'est toujours parfait côté divertissement!

(Si vous vous demandez où je veux en venir avec mon post d'aujourd'hui, ne vous inquiétez pas, j'ai presque fini!)

On est 4 acolytes parce qu'à la base, on s'entend bien, course ou pas. Mais on a un sport en commun et ce sport profondément solitaire nous rapproche. Curieux, non?

En tout cas, moi, ça m'impressionne, de voir que même si la course n'est pas un sport d'équipe, j'ai trouvé la mienne!:)

A+ les athlètes!

dimanche 6 mai 2012

Fin de la période de mise en forme A

Yes!:) J'ai franchi la première étape du plan d'entraînement!

Pendant les 8 semaines de la période de mise en forme A, je n'aurai manqué qu'une seule des 32 courses prévues à l'horaire. Je suis assez fière!:)

Ça me fait un total de 255,75 km parcourus pendant ces 8 semaines. Je suis encouragée de voir que, hormis un nombre imposant d'ampoules sur mes pieds, tout se passe très bien! Pas de douleurs, pas de raideurs, pas (presque pas) de fatigue.

Les courses de moins de 10 km ne me posent absolument aucun problème. Je ne ressens même pas un peu de fatigue après ou le lendemain. Par contre, j'ai fait 2 courses de plus de 13 km dans les deux dernières semaines et, le lendemain de celles-ci,  j'ai ressenti une amusante petite fatigue dans les mollets et les fessiers qui m'a rappelé que je n'avais pas encore l'habitude des vraies longues sorties.

C'est à ça qu'il va falloir que je m'attaque dans les prochaines semaines. Mine de rien, un marathon, c'est 42,2 km...

C'est aussi dans la période de mise en forme B, qui commence ce mardi, que je vais commencer l'entraînement par intervalles. Ça aussi, ça promet d'être amusant. Mais je j'ai jamais pensé que ce serait facile...

C'est à suivre!

Bon entraînement les athlètes!:)